ECHANGE
SCOLAIRE LYCEE MONTESQUIEU - HARTSTOWN COMMUNITY SCHOOL 
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about irish
music
Petit lexique de la musique celtique
traditionnelle :
Ceili (kayli)
: soirée musicale.

Seisiun
(sèshen), : les musiciens se retrouvent
pour faire un boeuf, en général dans un pub.

Bodhran
(bôrôn) : gros tambourin fait d'une peau
de chèvre tendue.

Tin whistle:
petite fl0te à six trous.

Harp :
harpe celtique

Reel:
danse au tempo rapide en 4/4.
Jig:
danse au rhythme dit " ternaire ".
Bones:
deux côtes de mouton tenues dans une seule main et secouées de façon à obtenir
un " clickaty-clack ".
Concertina :
petit accordéon.

Uilleann pipes :
cornemuse qui se remplit d'air en appuyant avec le coude (uill) au lieu de souffler
dedans comme les Ecossais. Ca se joue assis.

Flute : fl0te
traversière.
Fiddle:
le violon dans la musique traditionnelle.

Du folk
irlandais au
rock irlandais
Se conter et se raconter en
vers est, depuis la nuit des temps et les sinistres lois pénales, presque un
réflexe conditionné chez I'Irlandais. Avec la grande immigration vers le Nouveau
Monde au siècle dernier, les Irlandais apportèrent dans leurs bagages ce don
de capter l'histoire d'un peuple. Romances, héros, scélérats, beaucoup de faits
et personnages Iégendaires du Far West sont parvenus jusqu'à nous dans des ballades
telles que celle de Jesse James. D'ailleurs, à l'époque, les cowboys
de souche irlandaise étaient les plus prisés par les gros propriétaires de bovins,
car leurs chants mélodieux apaisaient les vaches. Et puis, en inventant le whiskey
(dont dérivera le bourbon), I'Irlande a quand même désaltéré toute la musique
américaine, jazz compris !
Le rock n'roll est né en Amérique
de la rencontre de l'Afrique et de l'Europe. Mais il aura fallu un long chemin
jonché de sang, de douleur et de mort pour que leurs musiques se confrontent
et donnent naissance, à des milliers de kilometres de leurs berceaux, à la musique
qui symbolisera Ie XXe siècle : le rock.
Le mouvement des Commitments
: nom du groupe dans l'excellent film d'Alan Parker (lui-même tire du
livre de Roddy Doyle) soutient entre autres que l'lrlande est à I'origine du
rock, ce qui n'est pas faux. L'Irlandais est né en colère. Et, avant tout, le
rock est une musique de révolte... sur trois accords. Et elle ne prend ses lettres
de noblesse que quand elle exprime les désirs, (amour et la haine... bref, les
aspirations et les sentiments de la jeunesse. Le rock est un état d'esprit avant
d'être une musique, et c'est en cela que l'apport de l'Irlande est primordial.
En raccourci, on peut dire que l'esclavagisme et la Grande Famine sont les sources
de ce fleuve qui inonde le monde d'aujourd'hui.
Si, à ses balbutiements, ce
sont les Noirs qui ont monopolisé le rock à travers le blues et le rythm'n'blues,
les Blancs - qui n'écoutaient d'ailleurs pas cette " musique de nègres " - étaient
de grands consommateurs de country & western (ou la musique irlandaise entrait
pour une grande part).
Un beau jour, un certain Chuck
Berry chanta une espèce de dérivé du country & western d'une façon si originale,
grâce à sa culture noire, que le succès fut quasi instantané : le rock avait
pris forme. Tres vite le rock noya les autres expressions musicales populaires
pour devenir La musique américaine. Dans le Vieux Monde, des sosies d'Elvis
poussèrent comme des champignons après la pluie. Mais ce " retour de boomerang
" n'allait pas tarder à donner nalssance à des mouvements rock authentiques
: le psychédéIique avec ses influences indiennes à Londres dans les années 60,
le folk-revival américain, Dylan en tête, le rock industriel allemand, le punk,
bref autant d'expressions sociopolitico-musicales importantes.
Et les Irlandais dans tout
ça ? Eh bien, ils ont fait comme d'habitude, ils se sont exportés. Presents
partout à la fois, dans le sang de Joan Baez (dont l'autre moitié est mexicaine),
dans les chansons de Judy Collins et Van Morisson, avec la guitare de Rory Gallagher,
pour ne citer que quelques examples. Au debut des années 80, U2 devint le plus
grand groupe mondial, même s'ils ne portent pas vraiment l'lrlande traditionnelle
dans leurs gènes, ils sont d'origine dublinoise. Puis il y eut Bob Geldof qui,
en dehors des Boomtown Rats (nom tiré du livre du grand Woody Guthrie,
père de la chanson contestataire américaine), a failli obtenir le prix Nobel
de la paix pour son initiative à travers les " charity concerts" comme
" Band Aid ".
Mais l'histoire du rock irlandais
prend, au début des années 80, un tournant décisif avec I'arrivée des Pogues.
Originaires d'Irlande, ces p'tits " beurs" londoniens partent à la recherche
de leurs racines. C'est le retour aux sources: les chants traditionnels sont
passés à la moulinette punk. Le nom complet original des Pogues est Pogue Mahone
= "embrasse mon cul " en gaélique. Insolents alcooliques et poètes, leur premier
grand succès fut un poème écrit par Ewan McColl: Dirty Old Town. Puis Shane
McGowan (l'ex-chanteur) prit petit à petit les rênes créatives avec le guitariste
Philip Chevron, et ça donna une suite de chansons poignantes sur l'immigration,
les fantômes du passé, et la difficulté d'assumer son identité irlandaise dans
un monde anglo-saxon qui les méprise.
Leur image violente, vulgaire,
où toutes les facettes de l'lrlandais tant haï venaient en quelque sorte roter
à la gueule du hit-parade anglais, n'était alors possible que dans le contexte
punk des Sex Pistols. Même en Irlande, leur cote était mitigée.., car cet autoportrait
pas toujours flatteur (même teinté de génie) dérangeait les " aspirants bourgeois
" louchant sur la prospérité promise par la Communauté européenne.
Mais les Pogues sont certainement
quelque part à l'origine du mouvement des Commitments à Dublin aujourd'hui (de
to commit: commettre, s'engager ; commitments: engagements). S'engager, oui
: à être irlandais. à rester à Dublin, à ne pas signer et s'exporter à travers
le show-biz anglo-américain... Ca a donné 1 200 groupes dublinois qui jouent
dans les pubs irlandais, font leurs disques en Irlande, et dont certains, comme
les Cranberries ou les Corrs, font un tabac à l'étranger en mélangeant
le folk traditionnel et la pop-rock.
