ECHANGE SCOLAIRE LYCEE MONTESQUIEU - HARTSTOWN COMMUNITY SCHOOL

présentation générale
programme Bordeaux
programme Dublin
charte
inscription
les corres
contact
dernières infos
more about

more about DUBLIN

Dublin est désormais la capitale dynamique du "Tigre celtique", d'un pays en plein boom. Mais elle reste malgré tout une capitale de taille humaine. A 200 m de O'Connell Street (les Champs Elysées et les Grands Boulevards tout à la fois), des H.L.M., les entrepots délabrés des bords de la Liffey, les grands magasins, des ruelles qui paraissent jaillir du XIXe siècle se côtoient sans heurt.

La ville a en fait peu bougé depuis un siècle et c'est ce qui fait son charme. Hormis le building des syndicats près de Custom House, le niveau des maisons est plutôt du genre horizontal. Cependant, les grues poussent partout comme des champignons, les grands travaux en cours dans le secteur des docks et le chantier du tramway font voluer le paysage urbain très rapidement. Néanmoins, encore beaucoup d'occasions de balades sympa, surtout le soir, quand le soleil projette sur les eaux noires de la Liffey une aura mélancolique.

Dublin possède quelques quartiers distincts. La Liffey, aux eaux mornes et nonchalantes, sépare la ville en deux parties: rive nord, les grands magasins, les grands monuments civils; rive sud, les monuments plus anciens, les restes de la ville médiévale, l'université, et les belles demeures georgiennes rappelant le passé aristocratique de Dublin.

L'animation est grande des deux côtés du fleuve : rive nord, elle est plus populaire autour des rues commerçantes Talbot Street et Henry Street. Rive sud, I'atmosphère est un peu plus sophistiquée, surtout autour de Grafton Street et ses magasins de luxe, et à la fois plus jeune avec les étudiants de Trinity College, l'université fondée par Elisabeth I :

Dublin se révèle être vraiment une ville à part, d'ailleurs beaucoup de gens vous diront que ce n'est pas vraiment I'Irlande. Bien qu'elle fût le berceau du nationalisme irlandais, elle n'en demeure pas moins marquée par son passé britannique. La pratique du gaélique y disparut très vite, cédant la place à I'anglais, et les marques de I'ascendancy protestante se retrouvent partout. Le mode de vie et les habitudes indiquent aussi une pénétration profonde de I'idéologie et des medias britanniques. La grande voisine est encore trop proche.

Un peu d'histoire... Aux premiers siècles de notre ère, des Celtes s'etaient déjà installés sur les bords de la Liffey que l'on franchissait facilement à gué, d'où son nom en gaélique : Baile Atha Cliath, "la ville du Gué aux claies ", (ou aux haies). Duh Linn, "la mare noire ", était un quartier de la ville, qui devait son nom aux eaux noires de I'estuaire. Au IXe siècle, des pirates vikings y construisirent un fort. La municipalité, obligée de trouver une date de naissance pour le millénaire de la ville, choisit 988, date de la première trace écrite du paiement d'un impôt !

En 1170, Dublin tomba aux mains des Normands qui construisirent le célèbre château et fortifièrent la cité. Il en reste aujourd'hui une tour et quelques vestiges de remparts. De cette période à 1921, Dublin symbolisa le pouvoir britannique. Pourtant, ce n'est qu'au XVIIIe siècle que la capitale s'affirma. Les guerres cromwelliennes et jacobites l'avaient laissée a moitié détruite et très appauvrie. Le commerce maritime florissant, l'exploitation forcennée de la paysannerie irlandaise favorisèrent I'apparition d'une riche bourgeoisie protestante, férue de culture et d'architecture. La ville se couvrit de monuments civils prestigieux, de belles demeures et de romantiques jardins:

 

En 1782, avec I'autonomie octroyée au parlement irlandais, Dublin atteignit le faîte de sa splendeur et du pouvoir. Pourtant, suite à la révolte des United Irishmen, en 1800, la suppression du parlement, la reprise en main directe de I'Irlande par I'Angleterre, le départ de I'ascendancy et des grands propriétaires pour Londres provoquèrent le déclin rapide de la ville. Les masses paysannes ruinées, affamées, s'y entassèrent bientôt. Au moment de la révolution industrielle, Dublin se prolétarisa au point que au début de ce siècle, elle était une des villes les plus pauvres d'Europe. La grande grève générale de 1913, qui dura six mois, se fit sur fond de misère effroyable. Le taux de cas de tuberculose y était le plus élevé de toutes les capitales de I'époque. Dans ce contexte misérable, après la chute de Parnell, on ne croyait plus à rien, le découragement de la population était à son comble.

Dublin allait-elle devenir définitivement une simple succursale du colonialisme britannique ? Non, car la ville connut en cette fin de XIXe siècle un extraordinaire bouillonnement culturel. Autour de Lady Gregory et de Yeats se retrouvèrent tous ceux qui voulaient faire revivre la culture gaélique. La création de l 'Abbey Theatre fut un grand événement. Une pièce de Yeats, Cathleen ni Houlihan, fit pleurer tout Dublin. Parallèlement, l'agitation politique reprit (création de Sinn Fein, etc.). C'est dans ce terreau culturel et politique que se prépara la grande insurrection de Pâques 1916, la prise de la grande poste et la proclamation de la République.

Ville grise tout en couleurs: De 1921 aux années 70, la city n'évolua guère, gardant quasiment intacte son apparence de ville du XIXe sibcle. Sur le plan architectural, il n'y eut pas d'opération chirurgicale violente. Les immeubles se dégradaient, tombaient plutôt, comme ça, de temps à autre, au milieu de modernes et incongrues nouvelles pièces rapportées. Les taudis faisaient place à d immenses parkings, faute de moyens pour construire autre chose. Depuis une quinzaine d'années Dublin se transforme très rapidement et traverse une riche période de transition ou coexistent plusieurs modes de vie. L'un, très irlandais, menant une vie insouciante et peu à peu supplanté par un autre, profitant de l'intégration européenne et du boom économique pour jouer résolument la carte du "modemisme" et de la consommation effrenée.

Heureusement, Dublin, c'est avant tout ses habitants. Les yuppies y sont encore minoritaires. En revanche, les Molly Malone, les truculents et incroyables personnages de Brendan Behan, sont nombreux et se laissent découvrir à ceux qui s'en donnent la peine, à ceux qui prennent le temps de parcourir d'autres quartiers. Allez dans les Liberties ou dans Rathmine Road, à la recherche de ces gens extraordinaires qui répondaient autrefois aux noms de Jembo-no-Toes, Johnny Forty Coats, Damn-the-Weather ou Jack-the-Tumbler et qui ont toujours des héritiers... Trop de visiteurs ratent ces Dublinois exceptionnels et pleins d'humour parce qu'ils ne vont pas aux courses de lévriers ou dans les pubs les plus perdus, hors des sentiers battus.

Dublin doit être vu sous toutes ses facettes : les belles rues et les quartiers georgiens, bien sur, mais aussi les aspects les moins évidents, les plus cachés, ruelles, lanes, tours intérieures, terrains vagues, facades solitaires, fenêtres aveugles. Bref, un quotidien insolite que l'on ne perçoit plus, tant I'oeil I'a banalisé. Alors éclatent des détails architecturaux insoupçonnés, des images étranges, parfois artistiques et poétiques, souvent émouvantes.

 

James Joyce, Ulysse et Dublin

Peu de héros de roman ont eu droit à une consecration posthume de la part de leur pays d'origine. Leopold Bloom, le héros d'Ulysse (le grand roman écrit par James Joyce), fit pourtant scandale en son temps, au même titre que le bouquin. Ironie de la littérature réparée par I histoire ! Tous les ans, à la même date (le 16 juin), l'lrlande, et Dublin en particulier, célèbre le Bloom's Day, une grande fête destinée à rendre hommage à ce personnage hors du commun et, à travers lui, à Joyce, l'un des plus grands écrivains irlandais. Le Principe de cette fête haute en couleur consiste à entrainer le grand public (les initiés autant que les neophytes) sur les traces de Bloom, ce héros peu banal.